DEMOCRATIE BAFOUEE.

La démocratie est bafouée à Combrit, c'est aujourd'hui une certitude pour tous les observa- teurs de la vie locale. Mais sauf révolte dans le camp majoritaire, il ne se passera rien d'ici les prochaines élections de juin 2001... Le maire, Henri Pérennou, de plus en plus absent de la gestion communale, laisse les choses aller vers le pire pour la commune. Depuis un an aucun dossier important n'a avancé, le leitmotiv du premier magistrat de la commune est désormais "Je m'en fous..."

Rien de neuf sur le dossier de l'adhésion au SIVALODET alors que les autres communes avancent, ensemble. Rien non plus sur le dossier de la rénovation de la gare et du relogement du bagad et du cercle celtique. Toujours rien sur la construction de vestiaires décents pour la Phalange au stade de Croas Ver. Rien sur l'ouverture de la procédure de mise en conformité du POS comme le demande la Préfecture. Rien sur l'agrandissement du cimetière... Rien sur la mise en oeuvre d'un nouveau lotissement communal à Trevennec ou ailleurs. Rien sur les problèmes de sécurité à la sortie des écoles du bourg.

La liste est longue, bien trop longue...

 

Conseil municipal
du 4 septembre 1998

Politicien !

Pour ce conseil du 4 septembre on retrouve le jour traditionnel du vendredi pour une réunion de courte durée. Ce choix de la soirée du vendredi où le plus grand nombre peut être présent n'est pas du fait du maire, on s'en doute, mais de la Préfecture qui a fixé la date par arrêté.

A force de heurts et de provocations, Henri Pérennou a réussi au moins une chose : faire fuire le public qui dans un premier temps avait repris le chemin de la salle du conseil. En dehors de quelques fidèles, de moins en moins nombreux d'ailleurs, les bancs se sont vidés. Ainsi il n'y a pratiquement plus de public pour voir, raconter et témoigner.

Ce soir là le sujet est unique : "Elections des délégués titulaires et suppléants des conseils munici- paux" pour les élections des "grands électeurs" chargés d'élire les sénateurs. La loi donne à la commune de Combrit 7 grands électeurs et 5 suppléants. L'élection se fait sans débat et au scrutin secret sous la présidence du maire.

On sent bien que les choses se passeront rapidement. On a compris que le maire qui ne représente qu'un bon tiers de la population ne fera aucun cadeau à ses oppositions. Les faits qui suivront confirmeront les craintes d'une confiscation totale de la démocratie dans notre commune.

Cependant l'ambiance est calme, on trouvera même que les conseillers municipaux "Agir Ensemble" ou "Cap 2000" sont nettement plus décontractés que les élus du groupe "Réalités 2000" du maire, Henri Pérennou.

Alain BREUT demande la parole au nom du groupe "Agir Ensemble". Son intervention est courte, la voix posée. "Monsieur le maire, nous vous proposons pour cette désignation des grands électeurs de nous mettre d'accord sur une répartition entre les trois groupes du conseil".

Le maire distrait semble à peine l'écouter mais il le laisse parler. On sait qu'il a été tancé par la préfecture pour son attitude au conseil précédent où il avait interdit de parole son opposition. Il a compris la leçon, il respecte les règles formelles mais visiblement se moque de ce qui peut être dit. Patrick Galaup et Marie Pierre Bellocq sourient, satisfaits de cette situation. Les autres délégués du groupe majoritaire baissent la tête. Tout le monde n'est pas si fier de la dérive de la pratique du maire.

Alain BREUT poursuit en proposant au maire la répartition suivante : 4 délégués pour le groupe du Maire, 2 pour "Agir Ensemble", 1 pour "Cap 2000". Il est bien généreux car à la proportionnelle il aurait pu revendiquer sans problème trois délégués. Cela peut surprendre car comme on le sait la gauche départementale peut pour la première fois espérer avoir un sénateur élu sur les 4 sièges à pourvoir.Le but n'est visiblement pas de faire de la politique mais de respecter la démocratie.

Surprise aussi il termine son intervention en précisant que son groupe propose donc à l'élection du conseil : Yvonne GOANEC et Jean-Claude DUPRE. Lui même n'est donc pas candidat.

Le maire le regarde en souriant, de ce sourire qui veut dire "cause toujours...".

Le maire prend la parole à son tour et ne répond rien à la proposition d'Agir Ensemble. Il s'en moque visiblement. Il annonce les candidats de son groupe : 7 candidats pour les 7 places de titulaires, 5 candidats pour les 5 places de suppléants.

La messe est dite. Le groupe du maire unanime a donc décidé de ne tenir compte en rien du vote de la population et de ses sensibilités, c'est la confiscation totale de la démocratie par une minorité en voix de la population.

Alain BREUT au nom de son groupe demande alors une suspension de séance pour déterminer l'attitude qui sera prise au moment du vote. Rapide échange avec les délégués de CAP 2000 au travers de la table. Guy RIOU comprend bien que s'il se présente, il obtiendra les voix de l'opposition de gauche, qui tient à faire respecter au moins une part de proportionnelle. "Agir Ensemble" visiblement tient à respecter sa règle de représentation des différentes sensibilités dans tous les domaines. On voit bien l'énorme différence entre cette ligne et celle totalitaire du maire et de ses colistiers.

Henri Pérennou, prétend ne pas faire de politique, d'être affilié à aucun parti. Là en tout cas très clairement il bafoue la démocratie pour venir en aide à ses amis de la droite départementale qu'on ne croyait pas en si grande difficulté.

On sent bien qu'on ne va pas en rester là. Le conseil municipal va faire payer à certains leur sectarisme et leur caractère extrême. On aurait pu logiquement penser, vu le refus du maire des propositions constructives et ouvertes d'"Agir Ensemble" que chaque groupe ne vote que pour ses propres candidats. Il n'en a rien été puisque 4 candidats font la totalité des voies : 23 sur 23, Patrick Galaup paye ses attitudes provocatrices, mais pire Henri Pérennou ne compte que 12 voix sur les 23 du conseil. Il fait tout juste autant que son adjointe à l'urbanisme Marie Pierre Bellocq.

Juste derrière, Jean-Claude Dupré, Yvonne GOANEC et Guy RIOU avec 11 voix, la totalité des groupes "Agir Ensemble" et "CAP 2000".

Henri Pérennou ne sourit plus. Il ne s'attendait pas à cette intelligence de son opposition qui au détour d'un vote désigne clairement les res- ponsables du blocage du conseil : le maire, l'adjointe à l'urbanisme, le chargé de la culture...

La morale de cette affaire sera donnée lors de l'élection des sénateurs : la droite qui avait jusque là 4 sénateurs sur 4 n'en sauvera que un : Alain GERARD. Les trois autres seront les candidats du PS, pour la gauche plurielle : Louis LE PENSEC, Yolande BOYER, François MARC qui recueilleront des voix au delà de leur famille d'origine. La preuve est faite qu'en politique : "Tricher n'est pas gagner", une leçon pour le maire et sa droite dure.

 

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