Au service de l'agriculture bretonne

dans "Le Télégramme" 22 février 1947

Mr Louis CUSSON, ingénieur agricole, directeur adjoint des Services Agricoles à Quimper, prépare un gros ouvrage sur l'activité économique du Finistère où l'agriculture aura la première place.

Il a déjà signé plusieurs brochures dont l'une récemment sortie des presses de l'imprimerie E. Ménez à Quimper, est présentée sous le titre: 

"Agriculteurs, voulez-vous produire beaucoup de pommes?" 

"Voulez-vous faire du bon cidre?"

L'ouvrage débute par une brève statistique de la production des pommes en France pendant la période entre les deux guerres.

Cette production est bien irrégulière dans son ensemble, avec une caractéristique nettement définie : à une bonne année succède toujours, ou presque, une récolte médiocre.

En 1938, le département qui vient en tête pour la production, est la Sarthe. Viennent ensuite l'Ille et Vilaine, le Morbihan, la Manche ex-aequo avec les Côtes du Nord. Quant au Finistère, il n'arrive qu'au 10ème rang avec 1.600.000 quintaux.

Dans sa préface, L. Cusson insiste sur l'intérêt qu'ont les producteurs à faire du bon cidre - rien que du bon - qui leur conservera une clientèle suffisante malgré les progrès éventuels de la production vinicole. Puis ce sont de judicieux conseils sur le choix du terrain (le meilleur de l'exploitation), la distance à observer entre les arbres (9 à 10 mètres en tous sens), l'époque de la plantation (la meilleure étant la fin de l'automne), la préparation des trous (deux mois avant la plantation ou six mois si l'on veut incorporer du fumier au sol).

Viennent ensuite les soins à donner aux arbres: fumures, traitements d'hiver et de printemps (lutte contre les insectes etc...).

Dans le chapitre suivant, l'auteur passe en revue les bonnes variétés de pommes à cidre cultivées dans le Finistère et classées en trois saisons suivant l'époque de la floraison et celle de la maturité. Nous avons ainsi la "beleien", la "bouteille bihen", les différentes "c'huero" (bris,guen,rous,rû) et toute la gamme de "douces" (évêque, glas, melen) sans compter les "kermerrien", "fréquin rouge", "prat yéot" et autre "stang rû".

Que faut-il pour fabriquer du bon cidre?

1) récolter les pommes par beau temps.
2) les mettre à mûrir dans un endroit abrité.
3) ne broyer ensemble que des pommes de même maturité et complètement mûres.
4) de la propreté, encore de la propreté, toujours de la propreté.

Nous ne suivrons pas l'auteur dans les détails de la préparation des fûts, la fermentation, le soutirage, les maladies du cidre ,la mise en bouteilles, la distillation et sa nouvelle réglementation, l'utilisation des marcs, la conservation et arriverons à la conclusion qui peut se résumer ainsi:

- le bon cidre est une boisson saine et hygiénique offrant au consommateur une gamme aussi complète et aussi variée que celle des vins.
- pour gagner et garder la confiance du consommateur, il faudra obtenir cette dualité suivie qui a fait la réputation des grandes marques de vin.
- il faudra standardiser les crus par région et se limiter à la fabrication de trois ou quatre types de cidre au maximum par pays de production. Pour cela, producteurs, industriels, cidriers et coopératives de cidrerie doivent s'entendre et s'organiser.

Cette brochure vient à point pour tous ceux qui se préoccupent de la création de vergers dont ils mesurent maintenant tout l'intérêt.

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