LA COMMUNE DE COMBRIT SOUS LA RESTAURATION 
Louis XVIII : 1814 - 1824

Changements de régimes et serments

Le 2ème tome des délibérations du Conseil Municipal s'ouvre sur la copie de la Charte constitutionnelle de Louis XVIII, le 7 juin 1814.

Le nouveau régime installé, le roi Louis XVIII demande aux conseillers municipaux du royaume de lui prêter serment. C'est ainsi que le 27 octobre 1814, Alain GARIN, Vincent LE DOUGUET, Nöel CARIOU, Charles KERNEIS, Nöel TANIOU, Yves Le DREO, Pierre CASTRIC, Charles DIQUELOU, et Jean BERREHOUC prêtent aux mains du Maire De KERSALAUN le serment suivant:

" Je jure et promets à Dieu de garder obéissance et fidélité au Roi, de n'avoir aucune intelligence et de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité, et si dans le ressort de mes fonctions ou ailleurs j'apprends qu'il se trouve quelque chose à son préjudice, je le ferai connaître au Roi."

Le 5 février 1815, Alain Garin prête le serment de fidélité au Roi et est nommé adjoint par le préfet. Noël Le Prat est nommé conseiller en remplacement.

Les évènements des 100 jours et le retour de l'empereur Napoléon 1er le 1er mars 1815 provoque pour nos conseillers un nouveau serment: "Je jure obéissance aux constitutions de l'Empire et fidélité à l'Empereur"

Défait à Waterloo, Napoléon abdique le 22 juin, Louis XVIII retrouve les Tuileries le 8 juillet.

Le 9 juin 1816, le maire De KERSALAUN et Alain GARIN adjoint prêtent serment de fidélité au Roi.

Le baptême du duc de Bordeaux.

Les évènements "royaux" sont suivis en province. Ainsi le baptême de son "Altesse royale monseigneur le duc de Bordeaux" donne lieu à la tenue d'une fête longuement relatée en 1821.

Mardi 24 avril 1821 : " Monsieur le maire de Combrit, autorisé par la lettre circulaire de M. le préfet du Finistère du 12 avril 1821 a réuni les conseillers municipaux, à l'effet de règler le genre de fêtes à donner aux habitants à l'occasion du baptême de son altesse royale le duc de Bordeaux, le lundi 23 avril, convoqua le conseil municipal de la commune de Combrit pour le lendemain mardi à huit heures du matin. Les membres composant le conseil quelquefois négligeants à se rendre à l'heure indiquée, instruits de l'objet de leur convocation, tous animés du même sentiment de dévouement, de respect pour le Roi, son auguste famille, apprécient le bonheur de la voir se perpétrer dans l'illustre rejeton que l'on allait présenter à la religion, devancèrent l'heure indiquée et après avoir considéré les ressources municipales de la commune arrêtèrent de consacrer une somme de 90 francs qui serait employée aux frais de divers amusements, danses, courses de chevaux et boissons. Le conseil engagea M. le Maire à diriger ces fêtes que le conseil par des circonstances particulières fut obligé de remettre au 7 du mois de mai. Le conseil pensa que sa délibération serait approuvée par M. le Préfet et se sépara aux cris de "Vive monseigneur le duc de Bordeaux, vive le Roi, vive les Bourbons."

Lundi 7 mai 1821 : "Le conseil municipal de la commune de Combrit jaloux de voir manifester dans des réjouissances publiques les sentiments et les voeux des habitants de Combrit à l'occasion de l'évènement le plus heureux qui pouvait arriver à la France a voté la somme de 90 francs pour cet objet.

Le matin à 10 heures il a été chanté une messe solennelle en l'église paroissiale de Combrit. Cette messe a été suivie d'un Te Deum. M. le Maire de Combrit et le conseil municipal accompagnés de messieurs les préposés aux douanes royales de Sainte Marine ont assisté à cette première cérémonie religieuse dont le but était de rendre grâces à la Providence du bienfait inouï dont elle avait comblé la France en faisant renaître la tige des lys et l'auguste famille des Bourbons.

A l'issue du Te Deum, les autorités et le clergé se sont rendus sur la place principale où il a été allumé un feu de joie. Aussitôt des cris de "Vive le roi, vive la duchesse de Berry, vive le duc de Bordeaux" se sont faits entendre de toutes parts. Après ce feu de joie, des courses à cheval et à pied ont eu lieu aux environs du bourg. Après les courses il a été distribué à l'hôtel de la Mairie 250 kilos de pain aux indigents de la commune, grâce à la générosité d'un habitant de la commune; à cette distribution a succédé la danse qui a duré jusqu'à 7 heures du soir. Outre le pain, il a encore été distribué pendant la journée 4 barriques de cidre qui ont été bues aux cris mille fois répétés de "vive le roi"

Enfin la fête s'est terminée sans le moindre désordre et au moment de se séparer les habitants ont redoublé leurs acclamations et se sont retirés en bénissant le jeune prince dont ils célébraient la naissance et en criant avec enthousiasme: vive le roi, vive la duchesse de Berry, vive le duc de Bordeaux"

signé: De KERSALAUN.

Les chemins vicinaux

Les chemins vicinaux restent une préoccupation fondamentale. Leur entretien ou leur réparation causent bien du souci à la municipalité.

Une délibération du 27 janvier 1817 rappelle les mesures prises en 1808 et le rapport de l'inspecteur voyer de 1812.

Les chemins à réparer en urgence sont :

1 - de Combrit à Quimper

2 - de Combrit à Sainte Marine. "Il part du bourg à 3 mètres de largeur, sur les terres du Stang passe un fonds de carrière. Il est bordé d'arbres dont les racines le traversent en tous sens ce qui le rend aussi incommode que dangereux". Sous Kergrand, il y a nécessité d'élargir dans la prairie dépendant du domanier.

3 - de Combrit au moulin de Pouldon : part de la maison occupée par le desservant passe près de la métairie de Kerros pour s'embrancher sur la route n°2 venant de Sainte Marine. Cette route traverse une crevasse désignée sous le nom de Carnaouel, passe auprès du village de Bot Forn et traversant les montagnes de K

erlec conduit au moulin de Pouldon. Il y aura de grands chemins à faire.

Le maire propose quelques modifications au tracé de la route n° 2 pour éviter les racines du Stang: il faudrait abattre 150 arbres.

Au 29 juin 1817 on trouve le rôle nominatif des prestations fixées pour la réparations des routes. 137 personnes sont assujetties pour 3.305 journées estimées à 2.478,75 francs soit 756 francs la journée.

Parmi les plus assujettis se retrouvent ainsi:

De Kersalaun : 114 journées - Le Quillec (Keraoul), Taniou (Gorréquer), Sévignon (Pen ar Ménez), Vve Jézéquélou (Froutguen), Jean Le Prat (Dyanaou), Jézéquelou (Suvennec), tous 66 journées - Cornic (Quélen) 58 journées - Garin (Radennec) 56 journées - Kernaflen (Roscanvel) 54 journées Dagon (Corroac'h) 55 journées - Bellec (Kerguillé) 54 journées - Larzul (Kernavriou) et Le Dénic (le Grand Bourg) 50 journées.

Le 12 juin 1818 - Le conseil municipal sollicite un secours de la Préfecture surtout pour les chemins vicinaux: dépenses pour extraction de pierres, empierrement, ponts et ponceaux; un homme intelligent et capable de diriger les travaux.

Le 28 mai 1820 - Le conseil renouvelle sa demande d'aide et sollicite un secours pour les chemins vicinaux et pour les indigents. Il demande à attribuer pour ces deux articles l'excédent de recette du budget de 1819. "Les habitants de cette commune sont en général peu fortunés; de toutes celles de l'arrondissement, la commune de Combrit est peut-être celle où règne le moins d'aisance. Il y existe un grand nombre d'indigents, sans travail, sans secours; ceux qui pourraient leur en procurer étant la plupart presque dans la même situation. Il sollicite donc vivement monsieur le Préfet d'allouer des fonds qu'accorde le Conseil Général du département des moyens de trouver du travail aux indigents. Ils seront employés à la confection des chemins vicinaux."

Indigents.

La délibération du 18 mars 1817 fait le point sur les "secours des malheureux et infirmes réduits à mendier."

- Une liste des mendiants suit. Elle recense 135 personnes ; 13 isolées: 6 femmes (de 60 ans et plus) - 2 femmes (56 - et 40 ans) - 1 homme (23 ans) - 4 filles (23, 19, 15 et 9 ans). D'autre part 6 groupes de 2 personnes, 7 familles de 3 personnes, 6 familles de 4 personnes, 7 familles de 6 personnes, 2 familles de 7 personnes, 1 famille de 9 personnes.

Le placement et la nourriture accordée à domicile, exécutés dans d'autres communes apparaît impraticable à Combrit, vu le grand nombre de vieillards, infortunés et enfants. Le conseil s'oppose à ce que des étrangers viennent mendier sur la commune. " S'il n'y avait que les pauvres domiciliés sur la commune qui cherchassent des secours vu les dispositions charitables des habitants, ils n'en manqueraient pas".

Le conseil renouvelle sa volonté d'aider les pauvres à domicile avec plus de zèle encore qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent.

 

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