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Lucien Simon A l'académie Julian il fut l'élève de T.R. Fleury et de W. Bouguereau puis il sera lui même professeur à l'Ecole des Beaux-Arts avec comme élèves Y. Brayer, R. Humblot, G. Rohner.En 1902 il installe son atelier à Sainte-Marine dans la maison du sémaphore où il devient véritablement "le peintre du Pays Bigouden". Extraits de :"Une heure chez Lucien Simon" (Lectures pour tous - 1922) Comme chez les classiques, dans l'oeuvre de M. Lucien SIMON, nous reconnaissons d'emblée la vérité de la peinture, et cette vérité a pourtant toujours de l'inattendu. Ce réaliste si sincère n'est jamais vulgaire ni banal. Il a trouvé ses modèles favoris à l'extrême pointede la Bretagne, là-bas, auprès de Douarnenez et d'Audierne. Ce sont des sites aux lignes âpres, sous un ciel parfois tragique. A la Bretonnerie d'opéra-comique, il a substitué les Bigoudens, rudes et noirs sur la lande morose. Il s'est attaché à cette humanité un peu étrange, isolée sur son promontoire, fixée dans ses coutumes. C'est d'abord la tristesse qui semblait attirer ce peintre. Maintenant il délaisse plus volontiers les faces boucanées et inertes des vieux mathurins et des grand'mères pour les visages rieurs des gamins et les jeux bruyants des petites filles. A côté des robes noires d'un deuil perpétuel, il nous montre les effets imprévus de la lumière sur la foule bariolée d'un champ de course, sur les meubles et les faïences d'un intérieur et ces jolies taches claires chantent gaiement dans ce poème de la mélancolie bretonne. Mais surtout ces taches sont de la vie. Lucien SIMON est un paysagiste qui sait placer la figure humaine dans son paysage. On peut admirer sa palette qui est rare, ses tons acides et légers, ses noirs et ses roses ; on peut aimer sa lumière froide et fine, ses "à contre-jour" si aériens, ses coups de soleil, la cendre indécise de ses nocturnes. A la base de cet art, reconnaissons une habilité incomparable à croquer d'après nature. Ce peintre est à l'affût et capte au passage des silhouettes caractéristiques, des attitudes expressives. Mais où commence vraiment le miracle, c'est quand il amplifie en images définitives ces alertes croquis. Ce fut là le secret des grands ouvriers de la peinture, et des plus beaux exécutants ; nommons Rubens, Hals, Velasquez. Voilà les grands virtuoses qui surent passer de l'esquisse au chef d'oeuvre sans éteindre la vie. Comme eux, Lucien SIMON, pour atteindre l'aisance suprême, donne volontiers à sa peinture la souplesse glissante et la fluidité de l'aquarelle ; sa brosse alerte suggère le mouvement parce qu'elle en imite la vivacité. Louis Hourticq |
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