Konchennou ar Bannour
Sellaouet tout... Ecoutez tous

C'est le silence après le brouhaha de la sortie de la grand'messe. La foule fait cercle autour du crieur bien campé devant le mur sur le parvis. La plupart des hommes ont pris position sur la route face à l'annonceur. Le passage des autos n'est pas à craindre, il n'y en a pas, ou si peu. Les femmes, quant à elles, se rendent sur les tombes familiales au
cimetière attenant à l'église.

Be a vo gwerzidigez... Il y aura vente.

D'une voix forte et assurée an embanner annonce le lieu et la date de la vente, la plupart du temps à la ferme, parfois en l'étude du notaire.

Commençe alors la longue litanie de ce qui est proposé : les instruments aratoires et outils de la ferme, le bétail (veaux, vaches, cochons, couvées, chevaux), les meubles parfois.

Les ventes à la ferme indiquent souvent une cessation d'activité sans reprise dans la famille. Chez le notaire il s'agit essentiellement d'immobilier, de terres, de bois...

Ar Bannour communique aussi les informations concernant la mairie : déclarations à remplir, élections prévues, et aussi les diviziou hent bras, les journées à accomplir pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas payer les taxes communales dues pour l'entretien des chemins vicinaux. Ceux-là iront un jour ou deux casser des cailloux, charroyer
les pierres ou les déblais des fossés à curer.

C'est terminé. Comme à regret la foule s'égaille vers les différents cafés du bourg pour commenter ces informations devant le verre convivial. Pour ces ostaleri, les cafés, il y a le choix : à la Libération on en comptait 8 au bourg de Combrit où le dernier crieur, Hervé Castric a officié jusqu'à 1960 environ.

in "Ar Bannour" n°3 Décembre 1996

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